Patagonie Tierra Del Fuego

 Il y a comme un air de Magellan!

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Nous entrons en terre de feu le 4 décembre 2017 en fin de journée pour 8 nuits et 9 jours. Tout le monde connait la Terre de Feu et sa célèbre destination Ushuaia mais à chacun de se faire son idée de ce coin austral de la planète. Nous avons fait le choix d’aller voir ce qu’il en était, au moins un peu car cette ile mérite sûrement plus de 8 nuits pour être découverte. Pour la première nuit, les camping-cars sont au bout et tout le monde a besoin de repos ;  nous empruntons alors juste quelques kilomètres de piste pour bivouaquer dans la steppe au milieu des guanacos.

Méli-Mélo info : la Terre de feu est partagée entre Chili et Argentine. L’argentine n’occupe qu’un tiers de l’île, dont la superficie est comparable à celle de l’Irlande. Le détroit de Magellan sépare la « Tierra del Fuego » du reste de l’Amérique du Sud. C’est en fait un archipel dont l’île la plus vaste est l’île grande. Ushuaia, en terre argentine, est la capitale de la région mais aussi la porte d’entrée de l’Antarctique aux abords du célèbre canal de Beagle. D’où vient l’origine du nom « Terre de Feu » ? Cela remonte à l’époque de Magellan. En Novembre 1520, lorsque celui-ci arrive à l’extrême sud de l’Amérique, il voit des feux de camps indiens et nomma ce lieu « Tierra del Humo » (terre de fumée). Ces feux étaient allumés par les Yamanas qui vivaient sur ces terres. Charles Quint, à qui les exploits de Magellan avaient été contés, pensa, en toute logique qu’il n’y avait pas de fumée sans feu et rebaptisa l’île « Terre de Feu ».  

En circulant sur cette Terre de Feu, nous observons longuement le paysage pour essayer de comprendre l’engouement envers cette terre australe. Pour notre première journée, l’objectif est uniquement de passer la frontière et de se rapprocher tant que possible du bout du monde. Après la douane de San Sebastian et le passage de Rio Grande, nous allons passer notre deuxième nuit à Tolhuin, une centaine de km avant Ushuaia sans avoir pour l’instant compris l’emblème de ces terres. Tolhuin est une petite ville au bord du lac Fagnano sans trop de prétention. Elle a le mérite d’avoir une grande boulangerie visiblement connue des locaux  et une couverture téléphonique correcte pour joindre papi.

Au petit matin de notre deuxième journée, nous filons, filons, vers le bout du monde… Depuis Tolhuin, le paysage change… les steppes font place à un paysage de moyennes montagnes qui nous fait presque oublier que nous sommes sur une ile (habitée par de nombreux zorros gris!). Aux alentours de midi, nous pouvons enfin mettre une image sur une ville portuaire mythique. Ushuaia, ville surnommée par les argentins « el fin del mundo », a été fondée en 1862 par le pasteur Thomas Bridges, premier homme blanc de la Terre de feu. La ville a connu un développement spectaculaire depuis, notamment grâce au tourisme.  En 1884, le gouvernement argentin décida de récupérer Ushuaia et la Terre de Feu. En échange, il proposa au pasteur Bridges de lui donner les terres de son choix en Argentine. Bridges choisit Haberton où il s’installa en 1886. L’estancia Haberton, la plus ancienne de la Terre de Feu, est aujourd’hui complètement vouée au tourisme et fait partie des incontournables, moyennent une centaine de kilomètres sur piste (trop pour nous à cet instant du voyage !).

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A Ushuaia, rien n’est bien compliqué. Le centre est groupé sur deux rues principales et les quais du port offrent un grand parking proche des commerces. C’est bien, c’est en ville, un peu bruyant mais juste au cœur du bout de monde. Nadine nous a donné toutes les bonnes adresses, nous savons donc à peu près ce que nous voulons voir. A peine arrivés, les enfants se réjouissent de sortir du camion et de pouvoir dérouler les plans de papa et maman dans la ville promise depuis plusieurs jours. Vite un coup de fil à Mamie pour prendre des nouvelles de papi Janush : tout va bien !! OUfff !! « Allez maman, on enchaine ». Un tour sur le port et à l’office du tourisme, une photo souvenirs et une grande boutique recommandée par les bretons… chez Ramos : vieille épicerie où le temps a suspendu son vol. A l’intérieur, véritables planchers, anciens ustensiles, jouets, bibelots et viennoiseries françaises… Rien que ça, c’est bien le bout du monde pour un croissant ! Mais cette après-midi-là, il nous faut aussi résoudre deux problèmes pour les enfants : nous n’avons pas écrit la lettre au Père Noel ni préparer de sapin! Nous allons donc remédier à cela avec une belle lettre informatique pour chaque enfant (réalisation après photographie de tout ce que nous voulons mettre sur la liste) et un mini-sapin en plastique pour le camping-car. En fin de journée, on retourne vers la Casa Rodante pour une nuit sur les quais.

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"Entrez chez Ramos!!"

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"Venez voir les rues d'Ushuaia..."

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Au matin du 7 décembre, une visite un peu différente nous attend juste après quelques calculs et lignes de français. Les bomberos d’Ushuaia offrent, si possible, une visite de leur caserne et surtout une découverte de leur métier. Nadine et Yann, étant passés quelques jours auparavant, avaient pu redemander une autorisation pour nous au chef de brigade. Nous savons donc que nous sommes attendus ce matin-là. A quelques rues des quais, la caserne des pompiers de la ville recèle de véritables trésors : un ancien camion (toujours de service) puis deux, trois et même quatre camions flambants neufs, une expo photo de leurs interventions, des tenues et surtout, oui surtout, une équipe de pompiers accueillante et incroyablement fière d’être pompiers. Les enfants observent, apprennent, touchent, portent les lances, essayent des casques et sortent les yeux plein de « Bomberos ».  Un grand grand merci aux pompiers d’Ushuaia pour cet accueil extraordinaire et à nos bretons pour cette occasion hors de commun !

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Dans les heures de midi, on grignote et on décide de filer vers le parc national de « Tierra del Fuego » à  une dizaine de kilomètre de la ville. On pousse un peu plus loin, le bout du monde. Dès l’entrée du parc, on peut découvrir un paysage un peu atypique : les arbres morts aux couleurs gris clairs se succèdent aux forêts verdoyantes et donnent un côté un peu fantastique aux chemins. Pourquoi tant d’arbres morts ? Et bien, le parc de Tierra del Fuego aurait-il une dent contre les castors ? En 1946, le ministère de la marine importe du Canada 25 couples de castors pour développer le commerce de la fourrure. La tentative se solde par une catastrophe : les castors se sont reproduits comme des lapins et les gardes en comptent plus de 250 000 ! Ils sont responsables de nombreux dégâts sur les forêts de la Terre de feu : rivières détournées, inondations, destruction des routes… Pour éradiquer le fléau, les chercheurs préconisent maintenant de consommer la viande de castors : avis aux amateurs ! Pour notre part et au grand d’âme des enfants, nous n’aurons même pas le plaisir d’en voir la queue d’un! Leurs habitats, leurs dégâts… oui mais pas de castors !!! Alors les 250 000 castors de la terre de Feu sont tout de même encore bien cachés ;-) Pour notre première nuit dans le parc, la pluie sera de la partie et rend pour le coup le parc un peu maussade. C’était une belle journée que les plus jeunes placeront sous le signe des « Bomberos » en fermant leurs yeux.

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"Et là, ce ne sont pas des castors!!"

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Le lendemain, nous allons chercher encore un peu plus loin… notre bout du monde dès que la classe est finie! Quelques minutes de délire récré avec les papas et on trace la piste vers le sentier de la balise ... tout en bas!

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"Mais il est où le bout du bout...???"

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"Par là!"

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On arrive!

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La recherche du bout du monde ça creuse! donc on grignote deux spaghettis et on continue la visite du parc en passant par le centre des visites et par la boutique pour avoir notre passeport familiale de la terre de feu. Puis on rejoint les mamatochs le long du sentier vers le circuit du train. Le coin est très chouette!! Les images sont le meilleur moyen de vous le raconter : chevaux, rivières et montagnes... Voilà, la Terre de feu!

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Nous passerons une nuit magnifique et calme avant notre retour le lendemain en ville d'Ushuaia! Aujourd'hui c'est samedi!! Nous allons donc profiter d'être en ville pour finir quelques emplettes, en lien avec les fêtes de fin d'année et nous allons ecrire et poster toutes les cartes récoltées depuis trois mois. Le plus difficile est de savoir qui va avoir les chutes d'iguazu, les baleines de Valdès ou  encore le Perito Moreno? 20 cartes au total postées le lendemain matin... pourvu qu'elles arrivent! Aux détours des coins de rues, encore quelques photos de la ville ... et une nouvelle nuit sur les quais.

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Le dimanche matin, papa se lève le premier et sort.... mais où peut-il bien aller??? Les gens qui le connaissent bien devineront rapidement : il va chez Ramos pour un petit déjeuner presque français! MIAM!!! Que c'est bon!!!

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Proche d'Ushuaia, il nous reste un petit coin à explorer tout prèt de la ville : la Playa Larga. Alors avant de lever le camp, nous y filons pour le repas de midi. Quelques kilomètres de piste, une balise au bout et un camion hors du commun sur le chemin. Ce camion c'est celui de Stéphanie, François, Titouan et Montaine : La cabana en el camino! Trop beau +++! Une bien belle rencontre, un après-midi super sur le canal de Beagle, un repas canadien entre français et une nuit un peu secouée par le vent... voilà nos derniers moments avec vue sur la baie.

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Lundi matin, il va falloir gérer nos indispensables, à savoir le plein d'une bouteille de gaz (à un prix astronomique surement lié au bout du monde) et le plein d'eau (fait à l'arrosoir sur une source en bord de route). Avant de partir, nous pensions encore au Glacier Martial (mais le temps est bof!) et à la visite de l'estancia Haberton avec les petits ports de locaux conseillé par Charles et Aurélie mais là c'est la piste qui aura raison de nous. 80km aller de ripio sous la pluie nous découragent pour cette fois. Il faudra revenir ;-)!! Par contre, il y a encore un spot que maman ne veut pas rater avant de quitter la terre de feu : les pingouins Roi. Ils sont visibles depuis la partie chilienne de la Isla Grande ; il nous faut donc repasser Tolhuin, Rio Grande et la douane de San Sebastian... Ca fait pas mal de route. Maman demande donc aux enfants et à papa ce qu'ils en pensent : tout le monde est OK! Il pleut alors autant rouler. On reprend vite des nouvelles de Papi pour lui transmettre encore plein de courage et on file.

Ce soir-là, nous arrivons à la douane vers 18h00 et sommes à nouveau au Chili environ une heure après. C'est sous des trombes d'eau que nous allons finir les derniers kilomètres pour rejoindre le parc "Pinguinos Rey". Je ne vous dis pas dans quel état est le camion après cette pluie.... la route après la douane est en travaux... Admirez!

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Voilà, voilà, no comment! On va dormir là et y ira voir les pingouins dès l'ouverture du parc demain matin. Mardi 12 décembre 10h, c'est l'heure! Le garde nous explique rapidement une règle avant d'entrer dans le parc : "CHUUT! Il faut marcher sans qu'ils nous entendent, sinon ils partiront..." Il promet même aux enfants une surprise s'ils sont bien sage. Gabriel et Valentin vont alors nous surprendre et respecter cette règle du silence presque à la perfection!

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Nous observerons ces animaux magestueux d'une beauté incroyable pendant une bonne heure. Presque seuls dans le parc, quelle chance nous avons! Les juvenils sont encore là, en pleine période de mue et la colonie est au grand complet. Pour bien les voir, le parc met à disposition deux lunettes qu'il faut aussi apprendre à gérer. Gabriel adore, Valentin en redemande! En sortant, le garde nous rattrappe avec deux petits carnets et deux badges pour les garçons. C'est gagné! Les pingouins Roi sont dans nos souvenirs...

Nous pouvons maintenant quitter la Terre de feu pour de nouvelles aventures vers la Patagonie Atlantique...

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Date de dernière mise à jour : vendredi, 05 janvier 2018

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