Du Jama à Encarnacion

Dans cet article, vous nous retrouverez dans le nord argentin et sur le territoire guaranis entre le 22 janvier au 4 février 2018.

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Après le paso de Jama et ses 4861m franchis, nous arrivons dans ce petit village argentin déjà traversé il y a 5 mois : Pumamarca. Pumamarca est toujours aussi riche en couleurs. Cette fois, à la différence des précédentes, nous allons investir dans certains souvenirs manquants et dans 4 pantalons Tranquilo. En fin de période achat, nous rejoignons notre demeure pour un café. Et quelques instants plus tard, c'est un autre Laika français qui apparaît à côté de nous: Jean-Fi, Manu, Isaak et Joseph. "Salut les amis!" Deux mois se sont écoulés depuis que nous nous sommes rencontrés : eux on parcourut la Carretera australe puis une alternance entre Chili et Argentine, nous nous sommes descendus à Ushuaia puis remontés via le Chili. Il y beaucoup de souvenirs à échanger, de nombreuses photos et de grandes séances logo pour les garçons. Nous camperons tous les 8, 2 nuits proche du sentier des 7 couleurs. Une séance empanadas maison va bien nous occuper pendant la journée passée ensemble et une leçon "photo by night" permettra la capture que quelques images sympa: "Encore merci Jean-Fi ! "

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Au point d'équilibre...

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... les bleus contre...

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... les oranges!!

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Quelle nuit!

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Belle route les amis!

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Et puis, après ce break, chacun reprend sa route. Nos amis filent vers San Pedro et nous nous hésitons grandement. Il y a deux options : 1) remonter vers Sucre en Bolivie et redescendre vers le Paraguay avant Montevideo, 2) aller directement au Paraguay puis tenter la côte brésilienne en descendant vers Montevideo. Le choix est difficile car il reste un peu moins d'un mois et que nous ne voulons pas tirer sur la corde avant de rentrer mais le cœur de maman balance... encore un peu de Bolivie tellement envoutante !? ou un peu plus de temps pour le reste avant de retourner en France...  Et puis, il y a les Infos climat : pas mal de pluie en Bolivie, un salar inondé, comment seront les routes?  Alors nous allons voter pour le Brésil... le cœur un peu lourd mais on signe un arrangement : "il faudra revenir en Bolivie et Pérou avant mes 40 ans, ça nous laisse 3 ans", demande maman. Et vu que c'est marqué sur le blog, papa n'aura pas le choix !  On reviendra peut être en 4x4, 2 mois...

Bon, donc nous voilà sur la route nord argentine en direction d'Asunción. Avant la traversée nous passons une nuit à proximité de Jujuy. Mais au petit matin, Gabriel a une main plutôt pas belle. A San Pedro, soit il y 6 jours environ, il s'était fait piquer par une abeille... depuis il a de la crème anti-démangeaison mais visiblement cela n'est pas suffisant.. on vous joint la photo de sa main...

"Maman, Papa, ça fait trop mal... et ça pique partout!!"

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No comment : un WhatsApp au médecin conseil Argentin et on prend la direction de l'hôpital pédiatrique le plus proche = Salta! 50km pas dans le bon sens pour aboutir sûrement à une ordonnance antibiotique. Il faut savoir que les hôpitaux publics en argentine sont gratuits. Nous en avions déjà côtoyé un à Puerto Deseado pour maman. Cette fois, c'est une version pour enfants. Dans le couloir, nous suivons une couleur au sol qui doit nous conduire aux urgences. Au bout de la couleur, une grande salle d'environ 50 à 60 places assises... pratiquement pleine!!! Aie ça va être long. On s'enregistre en expliquant pourquoi nous sommes là et on s'assoit.  Maman reste avec Gabriel pour l'attente pendant que papa file en courses avec Valentin. 2h30 d'attente sous une chaleur étouffante à voir défiler des enfants (de 0 à 14 ans) malades, blessés, souvent sales et tristes, c'est long. En tant que maman, on a le cœur dans un état... "Je vous promets que les hôpitaux français sont incroyablement propres et très bien équipés, même celui de Pontarlier!" A Salta, les jeunes mères viennent avec leur nourrissons, allaitent à seins nus, donnent du Fanta à leurs petits de 2 ans et semblent complètement désarmées. Nous ne verrons que peu de papa avec ces petits... mais des chiens errants et un policier armé à la porte. Quelle vie! A ce moment nous ne savons pas comment est équipé l'hôpital, nous n'en voyons que la salle d'attente des urgences.  Au bout de ces deux heures trente d'observation, le garde appelle "Claudet!" On nous emmène dans le couloir parallèle avec 4 autres femmes et enfants. D'ici, l'attente sera bien moins longue. Nous sommes appelés après 10 minutes pour être emmenés auprès d'une interne. Elle observe la main, me dit qu'elle est rouge (ça je vois), que c'est chaud (ça aussi je sais) et qu'elle va nous donner une ordonnance antibiotique pour 10 jrs. Bingo! En tout et pour tout 2 minutes de consultation pour presque 3h à l'hosto !  Mais c'est gratuit...

On retrouve papa, Valentin et le camping-car et on cherche une pharmacie avant de ressortir de Salta. Il est tard, on va juste retourner vers Jujuy pour la nuit en espérant que la main de Gabriel va bien réagir aux antibiotiques. ... Dès le lendemain, l'inflammation va s'atténuer pour disparaître avant notre entrée au Paraguay... Ouf et tant mieux!

On the road

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Du 28 janvier au 4 février, nous faisons une nouvelle tentative au Paraguay en entrant par la capitale, Asunción et en sortant par Encarnacion. Nous étions déjà au Paraguay en août dernier mais avions seulement fait une halte à la Colmena chez Aurélie et Charles avant de rejoindre Salta. Cette fois, nous aimerions revoir nos amis mais aussi voir un peu de Paraguay. Fatigués de la chaleur humide, nous allons commencer par arriver chez Tranquilo pour reprendre des forces et souffler un peu.
Depuis l'été dernier, ils ont ajouté un restaurant et une piscine à leur campo... et oui! Une piscine d'eau claire bien fraîche pour sauter, plonger et apprendre à nager... autour de la piscine, les bières et pizzas sont plus que les bienvenues... le tout dans une ambiance farniente paisible et une décoration parfaite.
On raconte nos découvertes, on arrose l'ouverture du restaurant (un boulot incroyable!), Aurélie et Charles partagent leurs mésaventures dont un premier face à face avec un serpent ... et les enfants s'éclatent et rigolent à en perdre la voix.

Deux jours passent à flâner, faire un brin de lessive et d'école. Le troisième jour, nos hôtes vont nous conduire au parc d'Ybycui à environ 20 km du campo mais par une piste déformée et creusée par les pluies. Impraticable en camping-car, nous partons avec le 4x4, les papas à l'avant et femmes et enfants debout à l'arrière du pick-up. On se croirait dans un manège... les enfants crient à tour de rôle : " trop vite, à fond, trop vite, à fond".... attention aux branches, les mamans !! On s'accroche et on arrive après une petite heure. Du parking on devine une rivière et on observe quelques locaux venus se baigner. Charles et Aurélie nous mènent alors vers un sentier d'environ 900m, littéralement dans la forêt tropicale paraguayenne. "La derniere fois, on a vu un serpent corail ici" nous confie Charles. Bon bof ! Si on peut éviter ? Et finalement au bout du sentier, sans petite bête rampante, nous découvrons une cascade sauvage et magnifique de simplicité. Au pied de la cascade, un peu d'eau douce pour le plaisir de tout le monde. Allez, on se baigne, on dévore la salade de pâtes et la pastèque et on fait des photos, des plongeons.... un grand merci pour cet instant un peu magique !! En début papes midi, on reprend la route pour le camp et rebelote : les papas devant, et femmes et enfants dans le pick-up! Seul valentin va gagner une place à l'intérieur car épuisé de découverte... Cette après-midi-là,  nous n'entendons pas trop les enfants ni les parents d'ailleurs. 
Le lendemain est une journée consacrée au camping-car: achat des plaques pour le retour et nettoyage général!  On va même perdre le bouchon de la cassette des WC dans les évacuations de Charles ce qui va engendrer une session de pêche originale (nous n'avons malheureusement pas pris de photo de cet événement). Pour la dernière soirée chez Tranquilo, on commande une des meilleures pizzas du Paraguay, une bonne bouteille de Malbec et on met les enfants dans la piscine jusqu'à 22h!!!!
Et voilà Février!  C'est déjà le mois du retour en France... il reste 21 jours! Nous allons reprendre la route direction les missions, Encarnacion et le Brésil !!!

Ca joue en comptant le nombre de pièces ...

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Belle Lou-Ann, tu grandiras bien!

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Tranquilo de nuit

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A bientôt, c'est promis!

Pour nous, direction Encarnacion et la route des missions! Les missions jésuites des Guaranis (également appelées « réductions ») ont été construites au XVII et XVIII siècle dans la forêt tropicale d'Argentine, du Paraguay et du Brésil, sur le territoire des Guaranís. Elles sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983. Les missions se sont multipliées de manière exponentielle pendant trente ans, de 1611 à 1630, abritant des populations allant jusqu’à 140 000 personnes du nord de l’Uruguay au sud-est du Paraguay en passant par le Brésil et l’Argentine, soit pratiquement la surface de la France. Celles que nous avons choisi de visiter ne sont pas les plus connues d'Amérique latine mais deux des plus importantes du Paraguay: San Cosme y Damian et la mission de la Trinidad.

Les missions ont été construites à la suite de l’allégeance de certains chefs guaranis envers le Roi Philippe II d’Espagne afin de ne pas avoir à se soumettre aux bandeirantes, les esclavagistes portugais du Brésil. La particularité des missions jésuites était alors que les Guaranis y étaient libres.
Elles sont toutes bâties sur le même plan, reflétant l'organisation sociale de la "reduccion". Au centre se trouvent les bâtiments communs: l’église et le collège ainsi que des ateliers d’artisanat. L'habitat des Jésuites se trouve dans le carré proche de ces bâtisses. Le centre est ensuite flanqué d'une prison, d'une maison pour les veuves et les femmes considérées comme ayant des mœurs peu respectables et d'un cimetière, celui-ci comportant une section pour les hommes, et une autre pour les femmes et les enfants. Les habitations guaranis sont ensuite réparties autour du centre et nommées aujourd'hui cases indigènes.

La mission de la Santísima Trinidad del Paraná est l’ensemble urbain le mieux préservé. Établie en 1706, après la plupart des autres réductions, c’était la plus ambitieuse des missions, avec son ensemble de bâtiments couvrant une superficie d’environ 8 ha. La grande église de pierre comportait un beau dôme et une décoration très soignée. Elle a été construite vers 1745 d’après le projet de l’architecte milanais Juan Bautista Prímoli. En plus de l’église principale, il reste des vestiges de la petite église, du collège ou de l’école, du cloître, des cimetières, des potagers, du beffroi, des maisons des autochtones et des ateliers.

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Voilà, le passage vers le chemin de traverse de harry!

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La mission de San Cosme y Damian a été fondée en 1632 sur le territoire brésilien et est passé au Paraguay en 1740. Plus petite mais aussi plus ancienne, cette mission profite des possibilités de restauration du pays. En effet, l'église de la reduccion a été gravement endommagée et brûlée en 1890. Sa restauration a débuté en 1977 avec le soutien du diocèse de Cologne. Puis, le temple, lui, a été restauré de 1989 à 1991 par le gouvernement paraguayen. Certaines pièces de la mission sont d'ailleurs complètement réhabilitées, comme les classes de l'école. A l'époque, le prêtre Buenaventura Suarez y avait fait bâtir le premier centre astronomique du Paraguay. Aujourd'hui encore cette mission possède donc l'un des plus modernes sites astronomiques et planétarium du pays.  La visite actuelle combine les deux et nous donne donc une toute autre dimension à la partie jésuite. Les guides offrent même de revenir une fois la nuit tombée pour revoir les étoiles... ce que nous ferons bien volontiers. Nouvelle occasion  de voir le ciel en grand et aussi d'apprendre deux mots de guarani...
Dernière info incroyable sur cette mission: ils vous accueillent dans le parc sécurisé pour la nuit avec un sourire et une gentillesse sans pareille! Nous y avons passé une très très belle fin de journée et une matinée bien tranquille avant de reprendre de la route des missions.

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Au cours de ces visites, le Paraguay nous a surpris d'une façon improbable !  L'accueil des Guaranis a été touchant et très très agréable. Le tourisme n'ayant pas encore envahi ces deux sites, allez-y vite ! Il en coûte 25000 guaranis (soit 3,5 euros, presque rien) par adulte pour les trois missions paraguayennes. Nous ne ferons pas la dernière un peu plus éloignée de la douane.... il faudra revenir!

Bonus

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Après Encarnacion, direction le Brésil...

 

Date de dernière mise à jour : dimanche, 11 février 2018